La petite histoire...

Historique

La Chambre de commerce Sorel-Tracy métropolitain souligne ses 150 ans d’existence en 2022.

Voici une brève histoire de cette institution dont la mission demeure toujours la promotion et le développement des intérêts économiques, sociaux et professionnels de la région.

Le XIXe siècle
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la région de Sorel a mis au monde une chambre de commerce à deux reprises.

D’abord, le 14 juin 1872, un acte d’incorporation de la Chambre de commerce de Sorel est déposé à la salle du Sénat. Elle fait suite à plusieurs assemblées d’hommes d’affaires et fut préparée par le conseil et remise à Georges Isidore Barthe, député de Richelieu aux Communes. M. R.H. Kittson et M. Cyrille Labelle étaient respectivement président et vice-président.

Mais c’est en 1889 que fut créée la deuxième chambre de commerce qui était en fait la première chambre de commerce « française » à Sorel.

Les années 1880 connaissent une croissance économique exceptionnelle, contrastant avec le ralentissement des années 1870. Le 29 mars 1889, dans la foulée de l’expansionnisme, un groupe d’hommes d’affaires s’unit pour créer une association de langue française à caractère économique : la Chambre de commerce de Sorel est née. L’acte d’incorporation se lit comme suit :

« Nous soussignés marchands, commerçants, courtiers, industriels, artisans, fabricants, gérants de banque ou agents de compagnies d’assurance, domiciliés dans le district de Richelieu, entendons nous associer ensemble comme chambre de commerce sous l’autorité du chapitre cent trente des Statuts et Refondus du Canada AD 1886 intitulé Chambre de commerce de Sorel. Le lieu de l’établissement et des opérations sera en la ville de Sorel dans le district de Richelieu. La personne élue comme secrétaire est M. Wilfrid L.M. Désy, agent d’assurance résidant dans la ville de Sorel. »

Messieurs Cyrille Labelle et L.T Trempe sont respectivement président et vice-président.

Les débuts
Déjà la chambre de commerce fait bouger les choses. Elle réussit, grâce à son président, monsieur Cyrille Labelle, à faire draguer la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent, rendant plus navigables les voies maritimes. C’est à cette même époque que Sorel se modernise en passant de l’éclairage au gaz à l’électricité

Le XXe siècle
Ralentissement économique
Le début du XXe siècle est marqué par un ralentissement économique et la région de Sorel en est passablement affectée. Malgré tout, la chambre de commerce continue ses interventions en appuyant des projets comme celui du chemin de fer électrique entre Montréal et certains villages de la rive sud du St-Laurent.

En 1911, il en coûtait 2,00 $ pour être membre et ceux-ci restèrent fidèles. À cette époque, toutes les transactions de la Chambre étaient effectuées à la Banque Hochelaga de Sorel.

La Chambre s’implique encore dans de nombreux projets : demande d’une école gratuite de peinture au Conseil des arts; répartition des phares et des bouées au ministre de la Marine; construction de trottoirs de ciment à la Ville de Sorel et d’une gare à Sorel à la Cie de chemin de Fer Québec-Montréal-Southern; établissement d’un collège classique à Sorel; appui à ses membres pour l’abolition de la taxe sur les corporations commerciales au gouvernement du Québec.

Congrès de la fédération
Même si la deuxième décennie du XXe siècle connaît toujours un ralentissement économique et que la région de Sorel perd encore des plumes, la Chambre de commerce de Sorel persiste. Elle est l’hôte, en 1914 et 1916, de deux congrès de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

En 1916, notamment, M. Alfred Beauchemin, propriétaire de la Fonderie Beauchemin, est président de la Chambre de commerce de Sorel lorsque cette dernière reçoit les diverses chambres de commerce du Québec pour la tenue du VIe Congrès de la fédération des chambres de commerce de la province de Québec.

Le congrès se tient les 12, 13 et 14 juin 1916. D’entrée de jeu, son honneur le maire M.J.B.T. Lafrenière prononce le discours de bienvenue à l’hôtel de ville de Sorel. M. Armand Chaput, président de la fédération, poursuit avec son discours de réponse. Par la suite, on a procédé à la visite de la ville et de ses industries. La convention s’est ensuite tenue avec ses diverses séances et réunions. Le soir, on faisait des promenades en bateau tout en visitant les chantiers maritimes et on allait écouter la musique de la fanfare au Carré royal. Le congrès s’est terminé par un grand banquet offert par la Ville aux délégués sous la présidence de M. Lafrenière.

Un travail inlassable
La Chambre de commerce de Sorel poursuit inlassablement ses efforts par la suite en faisant plusieurs démarches dans différentes sphères d’activités telles que l’agriculture, les bureaux de poste, la navigation portuaire et le transport en commun par rail.

En 1919, la délégation de la Chambre se rend à Montréal pour représenter les intérêts de nos citoyens concernant la réinstallation des trains 2 et 3. On ne veut surtout pas que les heures de départs de Montréal vers Nicolet soient changées pour la période estivale.

Par ailleurs, la chambre de commerce demande à la Ville d’améliorer les travaux d’aqueduc, de ne pas augmenter les taxes aux cultivateurs, d’entretenir les rues de la ville et de construire un nouveau poste de police.

Les membres de la chambre se réunissent désormais au Club nautique dans une salle qui leur est fournie gratuitement.

Le président de la chambre, M. Alfred Beauchemin, demande à ses membres de ne pas se décourager :

« Quoique la situation économique de Sorel ne soit pas florissante, il ne faut pas se décourager, la même situation existe partout. »

Il doit se rendre aux États-Unis afin de rencontrer certains investisseurs en vue de l’établissement d’une usine pour assembler les automobiles.

En 1919, la Chambre n’a pas eu de succès dans tous les projets qu’elle a entrepris, mais les bases ont été jetées concernant plusieurs dossiers d’intérêt général pour notre ville, nos industries et notre commerce. Il reste encore beaucoup à faire, et le président remercie les membres de lui avoir fait confiance durant cette année difficile.

Les années 20
Le début des années 20 n’est témoin d’aucun changement économique important. À partir de 1927, des démarches sont entreprises par la chambre de commerce concernant l’achat du chemin de fer le Canadian National, la construction prochaine d’un pont sur le Richelieu, l’amélioration des rues et des routes en dehors de Sorel, la navigation océanique dans port de Sorel, la construction des quais sur le St-Laurent, la construction déjà commencée des élévateurs à grains, l’installation d’une manufacture de chaussures, le transbordement de marchandises pour l’étranger, etc. …

En 1929, le président de la Chambre de commerce de Sorel, M. Harold Sheppard, souligne que toutes les activités mises de l’avant depuis 1927 sont de nature à développer la ville de Sorel et à la rendre prospère. Il demande aux membres de continuer à l’appuyer pour compléter plusieurs autres projets à l’étude.

La crise et la guerre
En 1930, la grande crise économique qui sévit mit un terme à toutes activités de la chambre de commerce. La Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) ajouta des années supplémentaires d’arrêt des opérations. Comme résultat, la Chambre de commerce de Sorel fut inopérante pendant 26 ans.

La renaissance
C’est en 1955 que M. Édouard Farly remit la chambre de commerce en opération. De 1953 à 1955, il travailla à recruter des membres. Le montant de la cotisation était alors de 10,00 $.

Le 24 avril 1955, M. Farly ayant réussi à recruter cent membres, la chambre de commerce renaît sous le nom de « CHAMBRE DE COMMERCE SOREL-TRACY MÉTROPOLITAIN ».

La Chambre continue là où elle avait laissé en 1930. Elle voit à suivre des dossiers importants et à faire avancer des projets comme celui de la canalisation du Richelieu. Le maire Fiset ira même rencontrer, avec une forte délégation, le premier ministre John Diefenbaker dans le but de faire aboutir ce projet.

 La Chambre recommande aussi à cette époque la construction d’un pont qui relierait la région de Sorel à la rive nord.

Les Aciers Atlas
En 1963, la chambre de commerce initie encore de nouveaux projets favorisant l’implantation de nouvelles usines. Ainsi, entre autres, l’entreprise « Les Aciers Atlas » s’installe à Tracy.

Mais, encore une fois, la chambre de commerce cesse ses opérations. Tous ceux qui siègent au conseil d’administration le font bénévolement, et il ne se trouve pas assez de volontaires disponibles pour poursuivre sa mission.

1975 : la deuxième renaissance
M. Marcel Hébert réussit, en seulement cinq mois, à réunir 190 membres, et voilà qu’en 1975, la chambre de commerce renaît… pour la seconde fois… mais cette fois, c’est la bonne!

Mieux structurée, la Chambre de commerce Sorel-Tracy métropolitain se dote d’une stratégie d’ensemble en formant quatre comités distincts : le comité du tourisme, le comité des affaires publiques, le comité des affaires sociales et le comité des affaires internes.

Bulletin, logo, permanence
En 1978, le bulletin de la chambre de commerce paraît mensuellement, informant les membres de tout ce qui se passe à la Chambre. La même année, un logo fut choisi pour représenter la chambre de commerce.

L’année suivante, on compte plus de 200 membres et, par le fait même, la Chambre de commerce Sorel-Tracy métropolitain devient l’une des plus imposantes au Québec. Elle décide donc de créer une permanence en embauchant un secrétaire trésorier.

Les années 80 et 90
Dans les années 80 et 90, la chambre de commerce fait régulièrement sentir sa présence dans de nombreux dossiers touchant des domaines variés.

Par exemple, elle a participé aux événements entourant les fêtes du 350e de Sorel. Pensons également à son implication dans le projet Maisouna, la semaine de la PME, le Gala du mérite économique, l’achat local, etc.

Parmi les activités de la chambre de commerce, il faut retenir les repas-conférences qui sont une source d‘inspiration et d’apprentissage pour les membres. De nombreux conférenciers d’ici et d’ailleurs sont venus transmettre leurs connaissances ainsi que témoigner de leurs réussites et de leur optimisme.

Au conseil d’administration provincial
En 1988, la présidente d’alors, Mme Nathalie Boisvert, réussit avec 410 membres à obtenir un siège au sein du conseil d’administration provincial. Ce fait saillant a permis à la Chambre d’élargir son champ d’action et d’influence.

Quelques années plus tard, un des plus importants dossiers de la Chambre fut la campagne de l’achat local et c’est tout juste avant Noël 93 qu’elle remettait ses prix lors d’un tirage qui mettait fin à cette promotion. Le slogan était « L’ACHAT LOCAL…UN CHOIX GAGNANT ». La Chambre tentait ainsi de se rapprocher du consommateur. Depuis, ce comité travaille sans relâche afin de favoriser l’achat local.

En cette fin de millénaire
Depuis 1997, la Chambre souligne, par la fête de l’Arbre de lumière, le fait que ce fut à la Maison des gouverneurs de Sorel qu’on illumina pour la première fois un arbre de Noël au Canada. Au début, on installait et décorait un sapin qui devait par la suite être détruit. À l’été de 1999, la Chambre fait transplanter un sapin naturel sur le terrain de la Maison des gouverneurs.

En 1998, à l’assemblée générale de la Chambre du Québec, lors du congrès d’octobre, le président de la Chambre de commerce Sorel-Tracy métropolitain, Daniel Bérubé, dépose une résolution pour que la Chambre de commerce du Québec fasse des représentations auprès du gouvernement fédéral afin qu’il diminue la quote-part des employeurs au régime d’assurance-emploi.

Lors de ce même congrès, le président sortant, Rhéal Blais, recevait un hommage pour les services exceptionnels rendus à la communauté d’affaires du Québec.

Toujours en 1998, la Chambre devient un CENTRE INFO-ENTREPRENEURS en collaboration avec le ministre fédéral de Développement économique Canada. Du même souffle, elle lance son site Internet bilingue et donne une visibilité à notre région et à ses membres. (www.ccstm.qc.ca).

La Chambre travaille toujours à l’amélioration de la qualité de vie corporative de ses membres. Pour n’en nommer que quelques-uns : elle surveille les hausses de taxes des immeubles non résidentiels et s’investit dans les dossiers du port et de la traverse. Pour ce dernier, elle a fait pression afin de maintenir deux traversiers durant la période estivale. Elle a fait des pressions pour obtenir le dragage au quai des élévateurs à grains. Elle contribue aussi à la vie culturelle et historique avec, par exemple, la publication d’un livre commémorant le 100e anniversaire de la Chambre, Mémoire d’un lieu, présence d’un fleuve.

Le XXIe siècle
La Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy entre dans le nouveau millénaire avec un esprit d’optimisme.

Participante dans plusieurs comités et organismes de la région, la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy est bien vivante. Elle agit et réagit à tout ce qui se passe sur les plans économique, politique et social pour préserver la prospérité de ses membres. Toujours aux aguets, elle dénonce les inégalités, revendique les droits de ses membres, en plus de vanter les attraits, les qualités et les avantages de la région aux entrepreneurs extérieurs.

En d’autres mots, la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy est là pour ses membres, mais aussi pour la collectivité toute entière. Elle constitue un outil indispensable pour l’avenir de tout entrepreneur et, avec elle, l’économie sociale de la région ne peut que croître.

Note : Le présent texte n’est qu’un résumé partiel des nombreuses données historiques sur la chambre de commerce de Sorel. Pour consulter tous les détails historiques exhaustifs, veuillez vous référer aux documents complets en possession de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy fournis par la recherchiste Louise Pelletier et rédigés par M. Michel Vincent.